Les rebelles houthis du Yémen ont revendiqué dimanche plusieurs attaques visant notamment un navire britannique et deux israéliens au large du Yémen
Deux navires israéliens ont été pris pour cible durant le week-end. C’est la dernière démonstration de force des rebelles houthis insurgés au coeur de cette zone stratégique pour le trafic maritime mondial.
Depuis novembre, les Houthis ont mené des dizaines d’attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, où transite 12% du commerce mondial. Disant viser des navires liés à Israël, ils ont ensuite élargi leurs cibles aux navires associés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, en représailles aux frappes menées en janvier par Washington et Londres contre leurs positions au Yémen.
Les rebelles affirment agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, ravagée par une guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien depuis six mois. Dans une déclaration publiée dimanche sur les réseaux sociaux, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a affirmé que les rebelles avaient mené cinq opérations militaires au cours des 72 dernières heures. Ces opérations comprennent notamment une attaque contre un «navire britannique (Hope Island) en mer Rouge avec un certain nombre de missiles navals».
Deux navires israéliens, «MSC GRACE F» et «MSC GINA», ont également été pris pour cible «avec un certain nombre de missiles balistiques et de missiles à ailettes», a-t-il ajouté. L’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante la nationalité des propriétaires des navires ni les pavillons qu’ils arboraient.
### Trois attaques en 24h
La revendication des Houthis intervient après que la société de sécurité britannique Ambrey a fait état de trois attaques au large des côtes du Yémen au cours des dernières 24 heures.
La première est survenue au sud-ouest du port de Hodeidah, où deux missiles ont été tirés contre un navire en mer. Le premier projectile a été intercepté par une coalition dirigée par les Etats-Unis et le second est tombé «à une certaine distance» du bateau, avait déclaré samedi UKMTO. Quelques heures après, une deuxième attaque a lieu près d’un autre navire au large de la ville portuaire d’Aden (sud-ouest), Ambrey ayant indiqué qu’un «projectile» était tombé en mer et appelant les bateaux des environs à «faire preuve de prudence».
«Un missile a touché l’eau à proximité» du navire, a précisé pour sa part l’agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), ajoutant «qu’aucun dégât au vaisseau n’avait été signalé» et que «l’équipage s’était déclaré sain et sauf». La troisième a été menée un peu plus tard: «un navire a été pris pour cible (…) au sud-ouest de Mukalla», une ville portuaire du sud du Yémen, selon Ambrey.
### Les Houthis veulent poursuivre les attaques
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dimanche que ses forces avaient détruit samedi un système mobile de missiles sol-air dans un territoire contrôlé par les Houthis, abattu un véhicule aérien sans pilote au-dessus de la mer Rouge et «engagé et détruit avec succès un missile antinavire entrant».
Des sites Internet de suivi des navires ont fait savoir que le Hope Island naviguait sous pavillon des Îles Marshall et qu’il se trouvait en mer Rouge depuis vendredi. Deux sites de suivi ont également répertorié un navire nommé MSC GRACE F qui, selon eux, navigue sous pavillon panaméen.
Marinetraffic.com a répertorié de son côté le MSC GINA comme battant pavillon panaméen et a indiqué qu’il avait été signalé pour la dernière fois dans le Golfe. Premier allié d’Israël, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale pour «protéger» le trafic maritime des attaques des rebelles pro-iraniens contre des navires marchands et parfois militaires.
Les attaques du week-end, qui font suite à une brève accalmie, ont eu lieu alors que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a rencontré dimanche à Oman le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdel Salam. Dans une allocution télévisée jeudi, le chef des Houthis Abdel Malek al-Houthi, s’est engagé à poursuivre les attaques contre les navires, assurant que son groupe avait mené 34 frappes au cours du mois écoulé.