Le spécialiste de la chimie du bâtiment basé dans le canton de Zoug figure parmi les perles de l’industrie suisse et poursuit depuis plus d’une décennie une stratégie d’expansion qui s’avère toujours plus rentable
La direction de Sika a toujours affirmé que l’indépendance était au cœur du modèle d’affaires, mais certains avaient tout tenté pour faire croire le contraire. En 2014, le groupe de chimie du bâtiment zougois a failli passer sous le pavillon de SAINT-GOBAIN, sous la pression de la famille fondatrice, les Burkard. Les dirigeants avaient résisté et gagné à l’issue d’un bras de fer de près de cinq ans. Aujourd’hui, l’indépendance ne se discute plus et ses avantages sautent carrément aux yeux. Tous les indicateurs de croissance le démontrent. Mais l’élément le plus démonstratif est l’évolution de la valorisation boursière. Avec plus de 41 milliards de francs, le petit spécialiste suisse dépasse le colosse français, valorisé à 38 milliards d’euros (près de 36 milliards de francs). Malgré le déséquilibre total des forces: SAINT-GOBAIN, avec ses quelque 160 000 employés, a réalisé un chiffre d’affaires de 47,9 milliards d’euros (près de 45,7 milliards de francs) en 2023, contre 11,2 milliards de francs pour Sika, qui compte 33 500 collaborateurs.
La direction de SAINT-GOBAIN ne s’attendait sans doute pas à se retrouver dans une telle position. Sans refaire toute l’anamnèse du conflit, le français avait fini par revendre le paquet de titres de la famille Burkard pour 2,5 milliards de francs, en mai 2020. En se vantant à l’époque d’avoir fait une excellente transaction financière – à défaut d’avoir pu réaliser l’avancée stratégique prévue. Les actionnaires de SAINT-GOBAIN doivent toutefois regretter cette sortie: en mai 2020, l’action Sika valait dans les 160 francs, en août 2024, le titre s’échange à plus de 250 francs.
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