
Le taux de chômage a un peu progressé en août, mais les créations de postes ont largement dépassé les attentes. Les données d’août ont été révisées, pour passer de 22 000 créations nettes d’emplois à 4000 postes perdus
Davantage de créations de postes que prévu, mais un taux de chômage qui progresse modérément. Le marché de l’emploi aux Etats-Unis a envoyé des signaux contradictoires, d’après des statistiques dévoilées ce jeudi par l’administration américaine.
D’un côté, le taux de chômage a atteint 4,4% en septembre, selon les données publiées jeudi, avec plus de six semaines de retard du fait de la paralysie budgétaire («shutdown»), par le département du Travail.
De l’autre, les créations d’emplois ont malgré tout progressé plus qu’attendu sur la période, avec 119 000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu’attendaient les analystes, qui prévoyaient plutôt 52 000 créations d’emplois en septembre, selon le consensus publié par MarketWatch.
Ces statistiques auraient dû être publiées mi-octobre mais le shutdown, qui s’est étiré durant 43 jours, a empêché la moindre publication de données durant la période. Le département du Travail a d’ores et déjà annoncé qu’il ne sera pas en mesure de publier les données concernées pour le mois d’octobre, les enquêtes n’ayant pu être réalisées du fait de la paralysie.
Moins 4000 postes en août finalement
Le rapport pour le mois de septembre sera donc le dernier publié avant la prochaine réunion de la Réserve fédérale (Fed), prévue début décembre, et durant laquelle son comité monétaire (FOMC) doit déterminer s’il procède, ou non, à une nouvelle baisse de ses taux directeurs.
Les statistiques de l’emploi proviennent de deux enquêtes distinctes, publiées en même temps, l’une réalisée auprès des entreprises, l’autre auprès des ménages, ce qui peut expliquer ces évolutions opposées.
Le BLS en a profité pour réviser les données pour le mois d’août, estimant désormais que 4000 emplois ont été perdus sur ce mois, contre 22 000 créations initialement annoncées, ce qui en fait le deuxième mois de réduction du nombre d’emplois cette année, après juin.
Sur un an, le taux de chômage est passé de 4,1% à 4,4%, près de 700 000 personnes supplémentaires se trouvant sans emploi par rapport à septembre 2024.
La Fed dans le brouillard
En septembre, l’emploi reste soutenu par les secteurs tels que la santé, l’assistance sociale et les services de restauration, alors que la logistique et les emplois publics fédéraux sont en baisse. Concernant ces derniers, près de 100 000 ont été supprimés depuis janvier, et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, selon le BLS.
Certains membres du FOMC souhaitent que la Fed poursuive dans la direction d’une baisse, afin de soutenir un marché de l’emploi qui montre de plus en plus de signes d’essoufflement, alors que d’autres, préoccupés par une inflation persistante, préfèrent attendre avant de réaliser une nouvelle réduction.
Après les signaux contradictoires envoyés par le rapport sur l’emploi de septembre, les marchés prévoient de plus en plus que la prochaine réunion se conclura par un maintien des taux à leur niveau actuel, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.