Les anticipations des marchés renforcent la valeur de la monnaie suisse. Arrangeant pour les touristes suisses, un peu moins pour les exportateurs
Jeudi après-midi, sur les marchés financiers, il fallait débourser 94 centimes (0,94087) pour acheter un euro. C’est le montant le plus bas observé depuis un certain 15 janvier 2015, lorsque la Banque nationale suisse avait surpris tout le monde en supprimant le taux plancher d’1 franc 20 qu’elle avait introduit quatre ans plus tôt, sur fond de crise de la dette européenne. Pour rappel, un euro a valu jusqu’à 1 franc 67, c’était en 2007.
Durant la décennie suivante, le rapide renforcement du franc face à l’euro a mis de nombreuses sociétés exportatrices suisses sous pression, l’union européenne représentant leur principal marché. Mais depuis que l’inflation a repris, entreprises et consommateurs profitent dans une certaine mesure de la force de la monnaie suisse, qui contient la hausse des prix. Et c’est justement le jeu des politiques monétaires qui explique l’engouement actuel pour la devise helvétique. Plus précisément, les attentes des investisseurs et des spéculateurs sur les actions (ou inactions) à venir des banques centrales sur le Vieux continent. Actuellement, la majorité de ces intervenants estiment que la Banque centrale européenne, la BCE, va bouger plus rapidement, probablement durant le premier trimestre 2024 pour redescendre ses principaux taux d’intérêt.
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