
CHRONIQUE L’avènement de l’intelligence artificielle amène à repenser notre rapport au travail, souligne notre chroniqueuse. Mais toute automatisation doit être mise en place pour de bonnes raisons
J’ai l’habitude de proposer du concret dans cette chronique: méthodes, outils, retours d’expérience. Mais l’actualité bousculée de l’intelligence artificielle nous intime aujourd’hui à lever un instant la tête du guidon. Avant de courir après la prochaine «nouvelle fonction indispensable», interrogeons le sol sur lequel nous posons nos pieds: le contrat social qui relie les travailleur·euses et l’entreprise.
A l’heure où tout va trop vite, où l’on agite la peur de tous les côtés pour nous paralyser, arrêtons-nous un instant pour regarder. Le professeur Jacques Besson, psychiatre, parle de trois symptômes d’une société privée de sens: dépression, agressivité, addiction. Le travail ne fait pas exception à cette privation de sens: présenté comme un but en soi, il s’est figé en maxime, «Œuvre et tu existeras dignement». Notre identité se construit au travers du travail. Or ce contrat social devient perfectible à mesure que l’IA redistribue les cartes entre tâches humaines et tâches automatisables.
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