Deux Agences régionales de santé ont demandé une expertise des eaux minérales françaises du groupe veveysan, qui a eu recours à des traitements de purification interdits. Un «plan de surveillance renforcé» est recommandé
Purification par ultraviolets, décontamination par charbon actif et microfiltration non conforme… A l’été 2021, le signalement d’un lanceur d’alerte, ancien salarié du groupe Alma (Cristaline, Chateldon, St-Yorre, etc.), déclenchait une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sur les pratiques des producteurs français d’eaux en bouteille. Et une série de découvertes en cascade. Près de trois ans plus tard, la boîte de Pandore n’est toujours pas refermée. Selon les informations de France Info et du Monde, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a remis au Ministère de la santé, mi-octobre 2023, une note estimant que la «qualité sanitaire» des eaux du groupe Nestlé (Perrier, Contrex, Vittel, Hépar…) n’est pas garantie et qu’une surveillance élargie est nécessaire.
Au fil des mois, les pouvoirs publics avaient peu à peu mis au jour l’ampleur insoupçonnée du recours, par les industriels, à des traitements interdits pour faire face à la dégradation de la qualité de sources pourtant théoriquement préservées de toute pollution, bactérienne ou chimique. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales, remis en juillet 2022 au gouvernement et révélé fin janvier par Radio France et Le Monde, estimait qu’au moins 30% des marques d’eau en bouteille avaient recours à des traitements interdits par la réglementation, dont la totalité des marques exploitées par Nestlé.
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