CHRONIQUE. En facilitant les échanges, le conteneur a changé le monde et accéléré la globalisation. Même sans accès à la mer, la Suisse fait partie des pays qui bénéficient le plus de l’interconnexion de l’économie mondiale
«Sans le conteneur, il n’y aurait pas de mondialisation». Cette affirmation de The Economist m’a d’abord paru étrange. Est-ce vraiment possible que notre vaste système d’échanges mondialisés s’explique par ces grosses boîtes métalliques peu élégantes que sont les conteneurs? Aussi déraisonnable que cela paraisse, il s’agit pourtant bien de la vérité.
Au début des années 1950, Malcom McLean est un entrepreneur à succès aux Etats-Unis. Il est à la tête d’une florissante compagnie de transport routier de marchandises. Pour rester concurrentiel, il n’a qu’une obsession: ses marges. Il doit être plus compétitif que ses adversaires. En 1953, il s’impatiente. Le nombre d’embouteillages sur les autoroutes ne fait que s’aggraver. Lui vient alors une idée qui paraît aujourd’hui banale, mais qui était révolutionnaire. Au lieu d’emprunter des autoroutes encombrées le long de la côte, il envisage de charger ses semi-remorques directement sur des bateaux, qui avanceront plus vite d’un point A à un point B le long de la côte. A cette époque, les compagnies maritimes et routières ne collaborent que de façon marginale. En intégrant les deux modes de transport dans son modèle d’affaire, il enclenche, sans s’en douter, ce qui va devenir une révolution mondiale.
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