
CHRONIQUE. Les prix négatifs déclenchés par des surplus d’électricité solaire et éolienne explosent, et cette instabilité des prix montre que le secteur ne s’est toujours pas adapté, écrit notre chroniqueur Laurent Horvath, géo-économiste de l’énergie
L’un des effets de bord de la guerre en Ukraine aura été un certain chaos électrique sur le sol européen. Afin de compenser la réduction des capacités d’importation de gaz méthane russe, les installations solaires et éoliennes ont été multipliées au point de générer plus d’électricité que les combustibles fossiles. Cette augmentation ne reste pas sans effet.
Sur les marchés, le prix de l’électricité varie toutes les 15 minutes selon l’offre et la demande. Avec l’arrivée massive d’énergie solaire, notamment entre 10h et 16h, l’offre dépasse souvent la demande durant les heures de beau temps, d’autant que les centrales nucléaires ne peuvent pas faire varier leur production. Sans possibilité de stocker cette électricité, il devient nécessaire de s’en débarrasser pour ne pas mettre hors service les réseaux. Ainsi, des industries et des acheteurs occasionnels sont payés pour détruire ce surplus, d’où l’instauration de prix négatifs. Ces pertes financières révèlent les manques du secteur, et sa peine à s’adapter.
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