
Engagée dans un grand ménage après l’affaire Benko, la banque privée zurichoise subit le contrecoup de nouvelles provisions de 130 millions révélées en mai. Son bénéfice net a chuté de 35%, mais les afflux nets de capitaux ont été solides selon des chiffres publiés mardi matin
Julius Baer cherche toujours à tourner la page de ses ennuis dans les crédits octroyés au groupe de l’entrepreneur autrichien René Benko. Après la chute de l’empire immobilier de l’ancien propriétaire de Globus, la banque privée zurichoise avait inscrit une perte sur crédit de 606 millions de francs pour son exercice 2023, et vu son bénéfice 2024 divisé par deux, à 452 millions de francs. Cet épisode avait provoqué la démission du directeur général de l’époque, Philipp Rickenbacher. L’établissement lançait alors une opération de redressement, mais de nouveaux problèmes sont apparus avec des crédits privés en mai dernier.
La banque a dû passer un nouveau correctif de valeur, de 130 millions de francs cette fois, pour des prêts accordés à des clients basés en Suisse et en Europe – rien à voir avec Signa, la société de Benko. Le nouveau directeur général de Julius Baer depuis janvier dernier, Stefan Bollinger, a présenté mardi les résultats de la banque au premier semestre, avec deux séries de chiffres. L’une prenant en compte cette nouvelle provision (les chiffres officiels donc) et l’autre qui les ignorent (pour refléter la dynamique opérationnelle). La vente d’une entité au Brésil et la baisse du dollar ont aussi eu un impact non négligeable sur les résultats. L’action du gérant de fortune a baissé de quelque 2% à l’ouverture de la bourse de Zurich, avant de limiter son recul aux alentours de 1% vers 11h.
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