
Lors de la pandémie, l’économie de l’influence s’est fortement développée. Les créateurs de contenus digitaux sont désormais entourés, conseillés et formés par des agences spécialisées et plusieurs d’entre eux s’aventurent hors des réseaux sociaux
Youtubeur le plus suivi de France, avec ses 26,9 millions d’abonnés, l’influenceur fitness Thibaud Delapart, alias Tibo InShape, révélait dans une récente émission de France Inter que, oui, il gagne bien sa vie, puisqu’il se verse 10 000 euros (9300 francs) de salaire par mois. Des revenus perçus au titre de chef de l’entreprise D2AM, dont le chiffre d’affaires s’élève à 3 millions d’euros (2,8 millions de francs), et obtenus par la création de vidéos publicitaires – notamment pour la gendarmerie ou la Marine nationale française –, par des partenariats promotionnels avec des marques (codes promos), mais aussi avec ses propres lignes de vêtements de sport et d’articles de nutrition.
Même si l’influenceur omettait de mentionner les importants dividendes qu’il s’octroie chaque année – Libération parlait de 900 000 euros (836 000 francs) en 2024 – son exercice de transparence financière sur les ondes avait le mérite de lever un coin du voile de l’économie de l’influence: un domaine qui génère beaucoup de fantasmes, certains le prenant pour un eldorado, d’autres pour un miroir aux alouettes. Son succès, Thibaud Delapart l’a bâti à partir d’une discipline de travail stakhanoviste et d’une compréhension optimale de l’algorithme de YouTube, mais aussi sur l’adhésion au principe que toute publicité, même négative, est bonne à prendre. Son parcours est émaillé de sorties de route racistes, sexistes ou homophobes parfois suivies d’exercices de contrition publics.
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