
Coupes dans les budgets américains et départ de la multinationale SGS font redouter une perte d’attractivité pour Genève, avec des conséquences sur l’économie et l’emploi. Comment la Cité de Calvin peut-elle s’adapter?
Alors qu’il visitait la Suisse, en janvier 1790, un jeune aristocrate russe, Nikolaï Karamzine, fit ce constat en arrivant dans la Cité de Calvin: «Des troubles s’emparent de la petite République de Genève. Quels gens singuliers! Ils vivent dans la paix, dans la satiété, mais souhaitent je ne sais quoi encore.»
Ce récit de voyage, publié l’an dernier aux Editions Florides helvètes, résonne étrangement aujourd’hui. Les caisses du canton débordent. La population et les emplois augmentent. On vient de loin pour habiter dans les rares logements libres, et hors de prix, de la «petite République». Mais le doute s’empare des esprits. Un fleuron de l’économie romande, la SGS, au bout du lac depuis 1915, s’apprête à partir à Zoug sans autre forme de procès. L’ONU, les organisations internationales, les ONG se font couper les vivres par l’administration américaine et commencent à licencier, fragilisant tout l’édifice international, sous le regard apathique de la Confédération.
Problème passager pour une ville qui en a vu d’autres ou début d’une crise générale? La sidération provoquée par les décisions de Donald Trump ne durera qu’un temps. Mais ensuite? Le Temps tente d’évaluer l’impact de ces événements sur l’attractivité de Genève.
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