
En Suisse, l’engouement populaire pour l’Euro 2025 n’est plus à prouver et les annonceurs sont au rendez-vous. C’est un succès mérité pour les joueuses de la Nati et des autres équipes, mais les montants continuent d'être dérisoires face à ceux investis par les marques dans le football masculin
«On calcule entre 1,2 et 1,3 million de spectateurs qui regardent les matchs, surtout de l’équipe de Suisse». Adrian Arnold, directeur de communication de l'Association suisse de football, perçoit dans ces chiffres un potentiel financier. L’Euro 2025 bat son plein, les stades sont remplis et l’engouement se fait déjà sentir sur les contrats publicitaires. Difficile néanmoins d’obtenir plus d’informations. «On ne communique jamais les chiffres» nous confie le dircom.
«A l’échelle mondiale, les recettes tirées du foot féminin devraient passer de 740 millions de dollars en 2024 à 820 millions en 2025. Toutes disciplines confondues, les revenus tirés du sport féminin ont augmenté de 240% en quatre ans. Les revenus commerciaux, qui comprennent les parrainages, les partenariats, les ventes de produits dérivés et les revenus des tournées de pré-saison, ont dépassé le milliard de dollars américains pour la première fois en 2024, représentant 55% des revenus du sport féminin» précise l’étude.
Six marques pour financer le foot en Suisse
En Suisse, six marques financent aujourd’hui la Nati (Swisscom, Puma, Zurich assurance, UBS, la SSR et SWISS). Elles disposent de l’exclusivité de l’image pour les 13 équipes masculines et féminines, tous âges confondus, pendant quatre ans.
«L’argent qu’on gagne avec les équipes nationales sert à financer tout le foot en Suisse, les structures, nos entraîneurs, les courses, tout ça» continue Adrian Arnold. «On finance bien sûr aussi une partie des primes.»
Les visages d’une Suisse jeune et multiculturelle
Pour sa participation à un spot publicitaire, chaque joueuse touche la même prime, qu’importe sa popularité ou son expérience. «Quand on regarde aujourd’hui l’intérêt qu’il y a surtout pour Iman Beney, Leila Wanderer, Sydney Schertenleib, elles représentent une Suisse multiculturelle, une Suisse jeune. Ce sont des visages qui deviennent très très intéressants pour les sponsors et pour nos partenaires.»
L’UEFA, organisatrice de l’Euro, table sur des recettes totalisant 120 millions de francs, soit environ le double de celles enregistrées lors de la dernière édition du championnat. A titre de comparaison, et désolée de terminer sur cette note peu réjouissante, mais c’est moins de 5% des recettes d’un Euro masculin (source: NZZ).