
Les prix à la consommation ont reculé de 0,3% en octobre, ramenant la hausse annuelle à 0,1%. Malgré des loyers toujours en hausse, la désinflation s’accentue, alimentant les spéculations sur une nouvelle baisse des taux
Les prix à la consommation en Suisse ont baissé de 0,3% le mois dernier. Sur un an, l’inflation a ralenti pour s’établir à 0,1%, contre encore 0,2% un mois plus tôt, malgré la pression persistante des loyers, a indiqué l’Office fédéral de la statistique (OFS) lundi à l’occasion de son relevé périodique.
Les statisticiens fédéraux attribuent l’essoufflement de l’inflation à une diminution générale des prix des transports, ainsi que dans l’hôtellerie. Les économistes interrogés par AWP tendaient à privilégier un rebond modéré de l’inflation en rythme annuel.
Recul du prix des produits importés
Les prix des produits importés ont contribué à brider le renchérissement, avec un recul de 0,5% sur un mois et de 1,3% sur un an. «Depuis le début de l’année, la dépréciation du dollar américain atteint près de 11%, ce qui exerce un effet désinflationniste durable», observe Arthur Jurus, directeur des investissements à la banque Oddo BHF Suisse.
Si les prix des produits indigènes se sont érodés de 0,2% en glissement séquentiel, ils ont enflé de 0,5% en comparaison annuelle. Faisant notamment abstraction du recul de plus de 5% des prix de l’énergie et des carburants, l’inflation sous-jacente s’établissait le mois dernier à 0,5%.
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Inexorable hausse des loyers
Pesant pour près d’un cinquième de la dépense totale des ménages, les loyers du logement ont renchéri de près de 2% sur un an et demeurent ainsi la principale source d’alimentation de l’inflation.
«La stabilité observée en octobre (  0,0% sur un mois) suggère une pause temporaire dans la transmission des hausses de taux hypothécaires au marché locatif», observe à cet égard Arthur Jurus. L’expert doute néanmoins d’une accalmie durable, au vu du déséquilibre persistant entre offre et demande, ainsi que l’essor plus marqué encore des prix à l’achat.
«Les données sur l’inflation en octobre sont de nature à raviver les spéculations sur un nouvel abaissement des taux d’intérêt et un retour à des taux négatifs», note de son côté Thomas Gitzel, économiste en chef chez VP Bank.
La Banque nationale suisse (BNS), qui se réunit mi-décembre pour décider de sa politique monétaire, devrait toutefois temporiser quelque peu avant d’adopter une telle décision, le temps de confirmer la tendance au recul des prix, de l’avis de l’économiste de l’établissement liechtensteinois.