
En proie à une succession de polémiques et d’affaires, les Services industriels de Genève (SIG) sont ballottés comme rarement. Or, ils se trouvent à un moment charnière de leur histoire: réaliser la transition énergétique du canton, dont ils constituent le bras armé
Tout roule au sein des Services industriels de Genève (SIG) en cette année 2019. Le covid n’est pas encore passé mais au sein de la régie publique, il est déjà question de télétravail et d’horaires flexibles. Les employés sont un peu moins présents, mais «bien dans leurs baskets et donc plus productifs», se félicite son patron charismatique, Christian Brunier. Une souplesse qui résulte du plan «Equilibre», un dispositif innovant, à l’instar d’Eco21, ce programme d’économies d’énergie cité en exemple à travers la Suisse. A propos des SIG, la Tribune de Genève évoque même «le bonheur au travail».
Ces jours heureux sont révolus. Six ans plus tard, l’ambiance est tout autre. L’enthousiasme médiatique a disparu et Christian Brunier a démissionné. Le «DG» a été poussé vers la sortie, soupçonné d’avoir favorisé l’embauche de cinq de ses proches. L’entreprise a été épinglée à deux reprises par la Cour des comptes pour surfacturation. Elle a dû rembourser 27 millions de francs en 2024 (soit 28 francs par ménage), ainsi que 6 millions de francs à des propriétaires d’immeubles. Au parlement genevois, une sous-commission a été constituée afin d’enquêter. L’image des SIG a également été ternie par la mort en 2022 de deux personnes, noyées électrocutées dans l’Arve. Une défaillance du système de répulsion à poissons d’un barrage hydroélectrique est en cause. L’entreprise est poursuivie pour homicide par négligence. Un fait rarissime.
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