
A Antananarivo et ses alentours, les pénuries d’eau se multiplient. Les alternatives au réseau public existent, mais sont inaccessibles au plus grand nombre. Récit d’une souffrance et d’une résilience collectives
A échanger avec Emilard, souriant et dynamique gérant d’un restaurant au cœur de la capitale de Madagascar, difficile d’imaginer qu’il a si peu dormi. La nuit dernière, comme beaucoup d’autres nuits.
C’est qu’Emilard, également papa d’un nourrisson d’un peu plus de 1 mois, se lève tous les jours aux alentours de 1h du matin lorsqu’il entend la chasse d’eau des toilettes clapoter. Un signal: l’eau est enfin arrivée jusqu’au robinet. Il l’ouvre et remplit alors, pendant une heure au vu du maigre filet d’eau qui coule, une bassine de 100 litres pour faire des réserves. Puis se recouche, avant un réveil à 5h. «Il faut de la force mentale, mais le corps s’use», admet-il. Dans son restaurant, la situation est différente: «L’eau du robinet coule. Mais de l’autre côté de la même rue, ça ne fonctionne pas du tout!», s’étonne-t-il.
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