
CHRONIQUE. Entraînée par un continent européen qui sort de l’histoire, la Suisse se transforme lentement mais sûrement en pays grisonnant. Avec des perspectives qui s’assombrissent pour les actifs
S’il fallait aujourd’hui dessiner Helvetia, figure féminine personnifiant la Suisse, pour qu’elle soit représentative de la population du pays, elle aurait des cheveux grisonnants et un visage fatigué par les aléas d’une vie bien remplie. En 2023, la Suisse a vu sa natalité chuter à un niveau historiquement bas. L’indicateur conjoncturel de fécondité a atteint 1,33. De plus en plus loin des 2,1 enfants par femme nécessaires pour que la population se renouvelle.
Selon Wüest Partner, les 80 024 naissances vivantes en 2023 représentent une baisse de 10% en comparaison des chiffres de 2021. Les naissances parviennent à peine encore à compenser le nombre de décès de la même année. En 2023, l’accroissement naturel, qui consiste à déduire des naissances les décès, correspond à 8200 personnes. Ce chiffre est aussi à un niveau historiquement bas. Si la Suisse continue de se remplir, c’est donc presque uniquement dû à l’immigration. Avec 98 851 personnes, l’immigration nette dépasse en 2023 de loin le nombre de naissances.
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