
Les prévisions économiques pour la Suisse sont supérieures à la moyenne pour début 2026, selon le baromètre conjoncturel du KOF publié mardi. La situation dépend toutefois des secteurs et le climat de consommation est lui plutôt morose
C’est un indicateur très attendu des milieux économiques: le baromètre conjoncturel de l’institut KOF de l’ETH Zurich. Or en décembre il poursuit sa progression par rapport aux mois précédents et les prévisions pour l’économie suisse sont supérieures à la moyenne pour début 2026. Une nouvelle éclaircie après des mois marqués par des inquiétudes liées aux tarifs douaniers américains sur les produits suisses.
En effet, le baromètre conjoncturel du KOF progresse de 1,7 point en décembre pour atteindre 103,4 points, contre 101,7 le mois précédent. Il dépasse par ailleurs le niveau de février (103,3 points), soit avant la proclamation du «Liberation Day» par Donald Trump en avril, qui avait marqué une chute de l’indice. Les indicateurs de l’industrie manufacturière progressent de manière particulièrement nette. En revanche, les indicateurs de la demande des ménages et de la demande étrangère sont en recul, précise le KOF.
Le secteur métallurgique en hausse, la pharma en difficulté
Dans le détail, dans le secteur de la production (industrie manufacturière et construction), la majorité des indicateurs affichent une évolution positive, notamment ceux qui ont trait aux perspectives d’emploi. Les entrées de commandes se trouvent au contraire sous pression.
Dans les sous-secteurs de l’industrie manufacturière, la plupart des indicateurs affichent également une évolution positive, à l’image du secteur métallurgique et du bois, du verre, des pierres et des terres. Mais la tendance est inverse dans l’industrie alimentaire ainsi que dans l’industrie chimique et pharmaceutique.
Une consommation modérée
Egalement publié mardi, le «Moniteur de la consommation» réalisé chaque année par «Management tools research» reflète, lui, un plutôt climat difficile: Un bon tiers de la population souhaite réduire son budget ménage et dépenser moins dans presque tous les domaines de la vie courante en 2026. Les économies les plus importantes concernent les articles de consommation courante, les vêtements et la restauration.
A l’aube de cette nouvelle année, une certaine inquiétude de la population est ainsi palpable: 30% ont déjà procédé à des ajustements budgétaires pour joindre les deux bouts, 17% trouvent que la période est difficile et 4% parlent même de crise. Le reste de la population reste toutefois plus optimiste: 42% estiment que leur situation économique est bonne et 6% très bonne.
Des différences régionales sont toutefois à observer: les habitants de Suisse romande et du Tessin évaluent leur situation économique comme nettement moins bonne que ceux de Suisse alémanique. Ce comportement globalement prudent des consommateurs devrait se répercuter sur le chiffre d’affaires de nombreux fournisseurs en 2026.