Un groupe très organisé selon le Ministère public, des voleurs amateurs selon les avocats de la défense: le procès lié à un cambriolage horloger qui s’est ouvert jeudi à La Chaux-de-Fonds donne lieu à des analyses extrêmement contrastées
Des visions totalement divergentes se sont opposées ce jeudi devant le Tribunal criminel des Montagnes neuchâteloises à La Chaux-de-Fonds. Trois hommes et une femme – un cinquième prévenu, absent, est représenté par son avocate – comparaissent pour un cambriolage commis au Locle le 26 septembre 2022, dans un établissement lié à l’industrie horlogère. Ces personnes, âgées aujourd’hui de 24 à 36 ans, s’étaient introduites dans le bâtiment à l’aide d’un tournevis, avant de dérober environ 800 mouvements de montres d’une valeur totale estimée à 413 000 francs. Ce faisant, ils ont déclenché une alarme silencieuse, mais ont eu le temps de déposer leur butin dans un appartement proche avant une course poursuite avec la police cantonale neuchâteloise. Le commanditaire de cette opération, un ressortissant tchétchène lié au grand banditisme, est encore sous le coup d’une autre enquête et devrait être jugé l’an prochain.
A la demande de l’établissement visé, qui souhaite protéger ses intérêts, le président Alain Rufener a expressément demandé aux médias en début d’audience de «faire en sorte qu’il ne soit pas reconnaissable». Une requête qui témoigne du secret entourant le monde toujours très discret de l’horlogerie. Ont suivi les auditions des prévenus, dont deux sont domiciliés au Locle et trois en France. Tous ont exprimé leurs regrets en invoquant une erreur de jugement, parfois en expliquant n’avoir pris conscience que très tardivement de leur implication dans un projet illégal. Des propos qui n’ont pas convaincu le procureur en charge de l’affaire, Fabrice Haag.
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