
CHRONIQUE. La panne générale qui a frappé l’Espagne permet à notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton de réfléchir aux incidences de l’électricité, un produit ô combien vital
Dimanche dernier, tous les regards étaient fixés sur les funérailles du pape à Rome, mais c’est le black-out survenu en Espagne qui a concentré l’attention des médias dès lundi midi. Les images d’une population éberluée ont tourné en boucle, alors que l’origine de la catastrophe restait obscure. De nombreuses hypothèses ont été lancées, vite démenties, avec des experts qui se contredisaient en plateau en se renvoyant la balle. Dans cette cacophonie, qui perdure jusqu’à aujourd’hui, le grand public voyait donc les effets sans connaître les causes, ce d’autant que les questions liées à l’électricité sont complexes. Paradoxalement, cette ignorance porte sur un produit devenu indispensable à la vie quotidienne, la panne en Espagne l’a amèrement démontré.
Dès la survenue du black-out, de nombreuses hypothèses ont fusé: cyberattaque ou sabotage, dépression météorologique exceptionnelle, inversion dans les interconnexions entre la France et l’Espagne… Une fois l’erreur humaine ou le problème technique écartés, des voix concordantes ont évoqué une autre possibilité. Les onduleurs nécessaires pour que le solaire puisse alimenter le réseau, appareillages complexes et très sensibles aux variations de fréquences, se seraient brusquement débranchés, privant l’Espagne du photovoltaïque qui répondait en cet instant à la moitié de ses besoins. Le déséquilibre entre la production et la consommation qui s’en serait suivi aurait fait sauter tout le système.
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