Les annonces de mesures présentées vendredi comme nécessaires pour lutter contre les phénomènes d’addiction ont provoqué la fuite de dizaines de milliards de dollars de capitalisation pour les géants de l’industrie, comme Tencent. Pékin songe à revoir sa copie
La Chine envisage de revoir les nouvelles restrictions qu’elle entendait instaurer sur les jeux vidéo en ligne, a indiqué la télévision d’Etat CCTV samedi, au lendemain d’une tourmente boursière qui a fait plonger les valeurs du secteur affectées par ce projet. L’Empire du Milieu est le premier marché mondial du jeu vidéo et l’annonce vendredi de ces mesures, destinées à lutter contre les phénomènes d’addiction, a secoué le monde de la tech, qui a vu s’envoler des dizaines de milliards de dollars de capitalisation. Numéro un mondial du secteur, le géant chinois Tencent a vu son action plonger de plus de 12% à la clôture de la Bourse de Hong Kong.
«Au vu des inquiétudes et avis émis par toutes les parties», les autorités chinoises «vont étudier prudemment» les nouvelles mesures envisagées, «les revoir et les améliorer», selon CCTV. Les régulateurs pourraient modifier des termes dans le projet qui prévoient de plafonner le rechargement des comptes des joueurs et la capacité des utilisateurs à se connecter chaque jour, ajoute CCTV.
### On avait cru à un assouplissement, mais…
Les premières mesures de Pékin régulant le secteur du jeu vidéo datent de 2021, dans le cadre d’une répression sur le secteur de la tech, avec notamment une limitation stricte du temps que les mineurs peuvent passer en ligne à jouer. La fin du gel dans l’attribution des licences avait laissé penser que Pékin relâcherait son étreinte sur l’industrie des jeux vidéo.
Mais dans sa version actuelle, le projet des autorités de régulation annoncé vendredi est destiné à limiter les achats de jeux en ligne et à prévenir les comportements addictifs. Le projet de règlement réitère par ailleurs l’interdiction de contenus de jeux en ligne qui «mettent en péril l’unité nationale» ou «la sécurité nationale», ou encore qui «nuisent à la réputation et aux intérêts nationaux».