Le 7e Forum des pays exportateurs de gaz s’est tenu le week-end dernier à Alger. Derrière la posture anti-occidentale et les appels à l’unité avec Moscou, les producteurs africains comptent bien profiter de la demande européenne
«Il faut créer un axe de l’honneur pour la Palestine contre l’axe du mal.» Lorsqu’il prend la parole au Centre international de conférence d’Alger, samedi dernier, Ebrahim Raïssi se lance dans une diatribe contre l’«Etat terroriste sioniste» et salue «le combat sacré du Hamas». Un congrès antisioniste? Pas exactement. Le président iranien s’exprimait devant le 7e Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). S’il évoque à peine le gaz, Gaza se trouve en revanche au cœur de son discours. Plusieurs autres intervenants dénoncent le sort des Palestiniens en parallèle des défis de l’industrie gazière pour mieux souligner la nécessité de s’unir. Kaïs Saïed, le président tunisien, va jusqu’à faire un lien entre l’offensive israélienne sur Gaza et le contrôle «des dizaines de milliards de mètres cubes de réserves de gaz» au large de ses côtes.
Les 12 Etats membres et les sept pays observateurs de ce forum créé à l’initiative de Téhéran en 2001 font tous partie du «Sud». Le temps d’un week-end, on pouvait observer comment les guerres en Ukraine et à Gaza reconfigurent le marché énergétique sur la base de fractures géopolitiques. A l’issue de ce sommet de trois jours auquel Le Temps a été convié avec une centaine de journalistes venus du monde entier, la présidence algérienne a publié la Déclaration d’Alger. Celle-ci affirme «les droits souverains absolus et permanents» des pays membres sur leurs ressources ainsi que le rôle déterminant du gaz naturel dans la transition énergétique vers un développement durable. Le texte condamne «toutes les restrictions économiques unilatérales entreprises sans l’approbation préalable du Conseil de sécurité des Nations unies». Un rejet des sanctions occidentales ajouté à la demande de la Russie, de l’Iran et du Venezuela, trois membres fondateurs de l’organisation.
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