La fortune des cinq hommes les plus riches au monde a plus que doublé entre 2020 et 2023, selon l'ONG qui exhorte à taxer davantage les milliardaires
Les cinq plus grandes fortunes sur la planète ont vu leur patrimoine doubler depuis 2020, dénonce Oxfam lundi avant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR).
La fortune des cinq hommes les plus riches au monde est passée entre 2020 et 2023 de 405 milliards de dollars (345,6 milliards de francs suisses) à 869 milliards de dollars (741,7 milliards de francs suisses) et celle des milliardaires a augmenté de 3300 milliards de dollars (2816,5 milliards de francs suisses), déplore l'ONG dans un rapport, citant notamment le fondateur d'Amazon Jeff Bezos parmi les hommes les plus riches de la planète.
Portés par une envolée des cours boursiers, les ultra-riches voient d'année en année leur poids financier grandir à la faveur de leur participation au capital de multinationales.
Pendant ce temps, le patrimoine et les revenus cumulés de cinq milliards de personnes sur terre ont reculé, compare Oxfam. «En faisant pression sur les travailleurs et les travailleuses avec des salaires qui augmentent moins vite que l'inflation, en évitant l'impôt, en privatisant l'Etat et en participant grandement au réchauffement climatique, les grandes entreprises creusent les inégalités», écrit l'organisation internationale dans son rapport titré _Multinationales et inégalités multiples._
### L'influence des ultra-riches sur la politique fiscale
La réunion du WEF verra se mêler toute la semaine plus de 800 chefs d'entreprises et 60 chefs d'Etats et de gouvernements à l'occasion de conférences et de rencontres informelles. C'est justement ce mélange entre les intérêts publics et privés que critique l'ONG: «Les entreprises et leurs riches propriétaires entretiennent également les inégalités en menant une guerre fiscale soutenue et très efficace», martèle-t-elle.
«Partout dans le monde, les membres du secteur privé n'ont eu de cesse de réclamer des taux plus bas, davantage d'échappatoires, moins de transparence et d'autres mesures visant à permettre aux entreprises de contribuer le moins possible aux caisses de l'Etat», poursuit-elle, citant les «hordes de lobbyistes» et les «retombées mirobolantes» qui en découlent.
Depuis 1980, l'impôt sur les sociétés a ainsi été divisé par plus de deux au sein des pays membres de l'OCDE, pour tomber à 23,1% en 2022, détaille l'ONG. Un impôt sur la fortune des multimillionnaires et des milliardaires pourrait rapporter jusqu'à 1800 milliards de dollars par an, affirme Oxfam.