A la veille de la COP28, l’Agence internationale de l’énergie fait le bilan des investissements dans la rénovation des bâtiments, par exemple. Les dépenses augmentent bien moins qu’en 2021 et 2022
Le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique dans le monde a nettement marqué le pas en 2023, a alerté mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’organisation appelle à redoubler d’efforts à la veille de la 28e Conférence sur le climat de l’ONU.
Le «taux de progression estimé de l’intensité énergétique» est attendu pour 2023 «à 1,3% contre 2%» en 2022. Cette contre-performance s’explique en partie par une «augmentation de la demande énergétique de 1,7% en 2023, contre 1,3% l’année précédente», indique l’AIE dans son rapport sur ce levier qui permet de consommer moins d’énergie pour un même service rendu.
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### L’inflation et les taux d’intérêt comme explications
L’inflation et les taux d’intérêt en hausse «devraient réduire la croissance des investissements» dans l’efficacité énergétique «à seulement 4% en 2023, par rapport à une moyenne de 20% pour les deux années précédentes», marquées par des plans de relance après la pandémie de Covid-19, souligne l’AIE dans son rapport.
L’agence de l’énergie de l’OCDE, créée à Paris après le choc pétrolier de 1973, souligne que ces résultats sont très en deçà de la feuille de route qu’elle avait tracée au printemps dernier.
«Si les gouvernements veulent maintenir l’objectif de 1,5 degré Celsius [de réchauffement de la planète fixé par les accords de Paris en 2015] à portée de main tout en soutenant la sécurité énergétique, il est essentiel de doubler les progrès en matière d’efficacité énergétique au cours de cette décennie», a rappelé le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, cité dans le rapport.
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### Le rôle des vagues de chaleur
Le rapport souligne de fortes disparités: ainsi l’Union européenne et les Etats-Unis, par exemple, devraient enregistrer cette année des progressions «robustes» de leur efficacité énergétique, comprises entre 4 et 14%. Outre la crise énergétique entraînée par la guerre en Ukraine, certains de ces pays ont bénéficié d’un hiver très doux, qui a notamment contribué à faire baisser de plus de 15% la consommation de gaz en Europe.
A l’inverse, les vagues de chaleur historiques de 2023 ont fait exploser la demande de climatiseurs et les émissions afférentes dans des pays comme la Chine.