La commune valaisanne a accepté le projet de parc solaire alpin implanté dans la vallée de Saflisch. Le taux de participation ce dimanche a dépassé les 80%
La commune de Grengiols, en Valais, a accepté ce dimanche de développer un projet de parc solaire dans la vallée de Saflisch. Tant la population (190 oui, 70 non) que la bourgeoisie (163, 94), dont l’aval était aussi nécessaire, ont donné leur feu vert. Grengiols-Solar vise à installer, d’ici 2030, quelque 230 000 modules solaires à environ 2500 mètres d’altitude. De quoi produire 150 gigawattheures d’électricité par an – dont environ 43% en hiver – sur deux périmètres d’une superficie totale de 0,8 kilomètre carré. Cette électricité permettra d’alimenter 40 000 ménages.
Le projet avait d’abord été prévu sur 3,4 kilomètres carrés pour produire 600 GWh par an avant d’être redimensionné. Il est porté par les deux entreprises énergétiques valaisannes des FMV (Forces motrices valaisannes) et EnBAG, rejointes par des partenaires suisses, à savoir le Groupe E, les services industriels de Bâle et de Zurich. L’accord de la population et des propriétaires fonciers sont des conditions sine qua non pour que les mégaprojets photovoltaïques puissent passer aux étapes suivantes. Ceux-ci doivent ensuite obtenir le feu vert de la Commission cantonale des constructions (CCC) et passer le cap des mises à l’enquête.
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Avec le double «oui» de dimanche à Grengiols, «les partenaires du projet vont déposer la demande de permis de construire auprès du canton début 2024», relève Raoul Albrecht, responsable de projet aux FMV. Il se réjouit d’un résultat «assez clair» dans les urnes qui permet au projet de «franchir une nouvelle étape» et «d’aller de l’avant».
Du côté des opposants, l’association IG Saflischtal estime que la votation montre que «de nombreux habitants» ont «un avis critique» sur le projet. Dans son communiqué, elle souligne que «trop de questions restent en suspens.» Le projet va «encore se heurter à de nombreux obstacles», ajoute IG Saflischtal, qui affirme qu’elle poursuivra «son combat.»
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Pour ses détracteurs, Grengiols-Solar va gravement porter atteinte à l’écosystème de la vallée de Saflisch. Il doit se construire dans un parc naturel régional, qui pourrait ainsi perdre son label avec cette construction. La situation, qui n’a pas été clarifiée par l’Office fédéral de l’environnement, reste floue, estiment les opposants. Ceux-ci ont aussi souligné que ce parc solaire était prévu dans un lieu qui ne dispose ni de routes ni de lignes à haute tension.
A l’image de Grengiols, d’autres communes valaisannes ont déjà accepté des projets de parcs solaires alpins à l’image d’Anniviers, Gondo-Zwischbergen, Hérémence ou encore Gampel-Bratsch. Mais la CCC n’a «à ce jour reçu aucune demande d’autorisation de construire», indique-t-elle.
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Elle souligne toutefois que quatre dossiers de demande de renseignements sont en cours d’instruction. Les dossiers étant pendants, la CCC ne donnera pas davantage d’informations. Une demande pour le projet de Gondo a déjà été traitée, précise-t-elle toutefois. Parmi les projets écartés, celui de Varneralp a été refusé par l’assemblée primaire de Loèche.
Et celui d’Orsières a été retiré après la votation sur le décret solaire refusé par la majorité de la population valaisanne, et qui visait à accélérer les procédures de constructions des grandes installations photovoltaïques.
