Après les révélations en France, la multinationale reconnaît avoir eu recours à des mesures de protection non conformes dans son usine vaudoise. Or, l’eau minérale naturelle doit être exempte de substances générées par l’activité humaine
Des eaux en bouteille vendues pour leur pureté originelle, en réalité polluées et nettoyées comme de l’eau du robinet. A la suite des révélations du Monde et de Radio France, la confiance en cette denrée de base est ébranlée. «Même si ces méthodes de dépollution visent à garantir la sécurité alimentaire, le consommateur peut se sentir trompé», réagit la secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs, Sophie Michaud Gigon, qui souligne: «Les épisodes de sécheresse toujours plus fréquents et les pollutions augmentent la pression sur les sources d’eau potable.»
Or l’affaire rebondit en Suisse où Nestlé, questionné par Le Temps, reconnaît avoir eu recours à des procédés non autorisés. «En tant que minéralier, Nestlé Waters doit constamment adapter son activité, ses pratiques et ses sites aux évolutions de l’environnement autour de ses sources, a répondu par écrit une porte-parole de l’entreprise. Ces efforts d’adaptation, qui ont toujours eu pour objectif de garantir la sécurité alimentaire, ont mené l’entreprise à mettre en place des mesures de protection non conformes au cadre réglementaire pour les eaux minérales en Suisse. Sous le contrôle des autorités cantonales et fédérales, Nestlé Waters Suisse a donc retiré les filtres au charbon actif de son usine d’Henniez à fin 2022. Par ailleurs, il n’y a jamais eu des systèmes ultraviolets à l’usine d’Henniez. Nous restons engagés à continuer un dialogue constructif avec les autorités.»
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