Source : LeTemps.ch (il y a 15 mois) A la tête de la BNS, une question d’alchimieÉDITORIAL. En choisissant un homme du sérail pour diriger la BNS, le Conseil fédéral a déçu à défaut de surprendre. Ce qui ne veut pas dire que le nouveau président Martin Schlegel va nécessairement décevoir Côté cour, Thomas Jordan, le président sortant de la BNS. Un homme de la «maison» connu pour son caractère réservé et plutôt conservateur. Côté jardin, son prédécesseur, le très flamboyant Philipp Hildebrand. Il avait évolué dans les milieux financiers avant de rejoindre la Banque nationale suisse en 2003. Deux personnalités aux antipodes l’une de l’autre. Chacune à sa façon aura marqué l’histoire économique suisse moderne. Car depuis la grande crise financière de 2008, les politiques monétaires menées en occident sont devenues «non conventionnelles», elles ne suivent plus une simple logique mécanique de mouvement de taux directeurs pour limer les cycles économiques. Face à l’essor et au poids de la finance, les banques centrales se sont ainsi résignées à devenir parties prenantes des marchés pour éviter de trop grandes fluctuations de taux de change, quand il ne s’agit pas d’éviter des dépressions économiques. En orchestrant un plan de sauvetage ingénieux pour UBS en 2008, puis en introduisant un taux plancher entre le franc et l’euro afin d’enrayer la folle appréciation de la monnaie suisse, Philipp Hildebrand a su s’imposer avec maestria dans le paysage économique mondial. Avant de devoir se retirer en 2012, soupçonné qu’il était d’avoir livré des informations cruciales à son ex-épouse. **A lire:** [«Pink» et «Rosa»: les deux plans secrets qui ont permis de sauver UBS en 2008](https://www.letemps.ch/economie/finance/pink-rosa-deux-plans-secrets-ont-permis-sauver-ubs-2008) ### Un style à trouver Pour son successeur, la barre était placée haute. S’il n’a pas su moderniser la banque centrale suisse, Thomas Jordan n’a pas pour autant fait pâle figure, son principal fait d’armes étant d’avoir pu négocier en 2015 la levée du taux plancher en limitant les dégâts pour l’industrie d’exportation helvétique. Ce 15 janvier, il y a neuf ans, le Biennois d’origine avait alors pris tout le monde de court - à commencer par les marchés - en laissant à nouveau le franc flotter par rapport à la monnaie unique. L’homme aime d’ailleurs visiblement surprendre puisqu’il a à deux reprises déjoué les pronostics ces dernières années en bougeant le taux directeur de la BNS plus vite que prévu. Il s’est montré à cet égard plus audacieux que le Conseil fédéral qui a préféré ce mercredi miser sur la continuité en nommant à la tête de la BNS Martin Schlegel. Un homme du sérail qui a fait toute sa carrière au sein de l’institution.![]()
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