A Genève, 2000 personnes ont manifesté pour la grève des maçonsLe mouvement des ouvriers du bâtiment a gagné la Suisse romande ce lundi matin. Les manifestants exigent de meilleures conditions de travail, alors que patronats et syndicats négocient le renouvellement de la convention nationale Après Berne et le Tessin, la grève des maçons se poursuit en Suisse romande lundi et mardi. Le mouvement romand a démarré lundi matin à Genève, où au moins 2000 personnes ont manifesté dans les rues. Klaxons, sifflets et tambours ont fait résonner la place Lise-Girardin dès 07h30. Un petit millier de manifestants étaient déjà présents, ayant troqué leur casque blanc par une casquette de la même couleur portant le mot «Grève». «On est venu protéger nos droits, a expliqué un maçon. On aimerait pouvoir travailler dans de bonnes conditions, pour durer plus de trois ans. Etre là à 07h30, nous on a l’habitude, ce sont nos horaires de travail!» «Les mêmes conditions que nos grands-pères»Peu avant 09h00, le cortège a entamé sa descente vers le pont du Mont-Blanc au son des sifflets et sous les couleurs jaune et rouge des fumigènes. «Les maçons montrent les dents», pouvait-on lire sur la banderole de tête, ainsi que «Chantiers à l’arrêt, pour des horaires de travail corrects». Selon une estimation de la police genevoise, ils étaient au moins 2000 à manifester. Les prises de paroles se sont succédé au pont du Mont-Blanc, après une minute de silence pour les maçons décédés. «La convention proposée nous donne les mêmes conditions que nos grands-pères», a dénoncé José Sebastiao, responsable des secteurs construction et artisanat à Unia Genève.
Nico Lutz, responsable pour Unia suisse, a poursuivi: «Ces dernières années, le stress augmente dans la construction. En 2030, il manque déjà 20% de main-d’œuvre qualifiée.» Il a exigé de meilleures conditions pour éviter que la branche ne court à sa perte. Le cortège a continué sa route vers Plainpalais, puis jusqu’aux bureaux de la Société suisse des entrepreneurs, avant de rallier le parc Saint-Jean. Deux jours de mobilisationL’actuelle convention nationale expire en fin d’année. Les cinq premières rondes de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord. Les syndicats revendiquent notamment le paiement intégral des temps de déplacement jusqu’au chantier, une pause du matin payée et une compensation du renchérissement garantie. Ils réclament aussi des horaires de travail plus courts et compatibles avec une vie de famille. Parmi les propositions du patronat, les syndicats dénoncent notamment les «400 heures de flexibilité», le fait de considérer les samedis comme de simples jours de travail et de faciliter le licenciement des maçons qui arrivent à la retraite. A Genève, la section cantonale de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) «s’interroge sur les raisons de cette mobilisation», dans une annonce publiée la semaine dernière dans la Tribune de Genève. Elle y rappelle notamment que les maçons genevois «sont les seuls à bénéficier d’une annexe à la convention nationale». Et d’affirmer que les revendications faites au niveau national «sont déjà satisfaites et en vigueur à Genève.» De son côté, la SSE assure vouloir maintenir la durée hebdomadaire du travail à 40,5 heures et conserver des horaires flexibles afin que les chantiers puissent, par exemple, compenser les heures perdues en raison des intempéries. Pour les syndicats, cela implique de travailler le samedi, mais la SSE assure que cela ne se produirait qu’à titre exceptionnel. La SSE relève aussi que le secteur principal de la construction en Suisse offre les salaires minimaux les plus élevés de l’artisanat en Europe (environ 5000 francs). Après les premières manifestations au Tessin et à Berne, le mouvement de protestation a aussi lieu à Lausanne, à Fribourg et la Chaux-de-Fonds aujourd’hui. Une grande manifestation romande est également prévue demain à Lausanne. La faîtère vaudoise appelle «au calme»Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil déplore «l’instrumentalisation des maçons et les gesticulations des syndicats». Il appelle «au calme» et à reprendre les discussions pour aboutir à une nouvelle convention nationale (CN). Selon la faîtière vaudoise du secteur, de nombreux chefs d’entreprises sont «inquiets des conflits syndicaux importés jusque dans leurs vestiaires», écrit-elle dans un communiqué, diffusé en fin de semaine dernière. Elle relève aussi que des employés ne soutenant pas la grève demandent congé «pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués.» Et de souligner que, parmi les plus de 10000 employés du gros oeuvre vaudois, les travailleurs syndiqués «ne représentent pas la majorité.» Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil estime que les syndicats, au lieu d’appeler à la grève, doivent «encourager la désescalade d’un conflit qu’ils ont créé de toutes pièces alors que les négociations sont encore cours». Pour les entrepreneurs vaudois, «les grèves et menaces syndicales» ne changeront rien au processus de discussions en cours. Ils disent «réaffirmer leur volonté de garantir des conditions cadre de travail modernes, claires et applicables, comme demandent leurs collaboratrices et collaborateurs afin de contribuer à la qualité de vie des équipes tout en préservant la compétitivité de la branche.» Lundi 03 novembre 2025, 13h30 - LIRE LA SUITE
|
Bons Plans Investissement et Trading
Recevez sur votre messagerie notre sélection des bons plans en investissement et trading :
Palmarès sur une semaine
|