
La fonction principale de l’horlogerie est de faire rêver. Mais avant de jouer la carte de l’émotion, le fabricant a dû traverser un champ de mines, attraper des taupes et comprendre les paraboles de Taylor Swift. Bienvenue dans le monde pas si droit des marques, des designs et des brevets
«Ce n’est pas parce qu’on a un bon plan qu’il va se réaliser.» Ces paroles de Taylor Swift, les horlogers seraient bien inspirés d’en prendre note. Produire et vendre des montres est une course d’obstacles dont le tracé n’est jamais donné d’avance. Il faut pourtant avoir un plan de route et, pour se donner une chance d’arriver à destination, il y a une halte indispensable: la propriété intellectuelle. Ne pas la défendre revient à ouvrir sa maison à la contrefaçon et semer à tous vents ses investissements, ses innovations et ses créations. Hélas, ce n’est que la première marche d’un escalier qui ne mène pas toujours au paradis.
Marc-Christian Perronnet, avocat spécialisé à Genève, pose ce cruel préambule: «Le dépôt n’est souvent que le début des problèmes.» Car une fois la marque, le design ou le brevet enregistré, le plus dur est devant. Il faut non seulement faire usage de sa propriété intellectuelle, mais surveiller la concurrence, réagir et se défendre le cas échéant. Un jeu qui se termine plus souvent en petits arrangements qu’en grands procès, et dont l’issue dépend d’une infinité de facteurs, allant de la puissance des adversaires jusqu’à la date du nouvel an chinois.
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