
L’ingénieur britannique, qui vit en Suisse depuis cinquante ans, a consacré l’essentiel de sa vie à l’informatique. Il a joué un rôle crucial dans l’adoption du protocole internet par l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire
«Peu de gens savent ce que le CERN et le monde entier vous doivent pour votre obstination à croire qu’internet était la voie à suivre.» Ces quelques mots signés de la plume de l’inventeur du web Tim Berners-Lee sont destinés à Ben Segal. Ils témoignent du rôle clé que cet ingénieur britannique, âgé aujourd’hui de 88 ans, a joué dans la promotion du protocole internet. L’homme, retraité depuis 2002, reçoit Le Temps dans sa maison située dans la commune vaudoise de Founex, à une vingtaine de kilomètres du CERN. Il y vit avec sa femme Christiane, sculptrice.
«J’ai fait ma carrière à l’époque où les évolutions technologiques étaient graduelles, lance-t-il. Aujourd’hui, ça va beaucoup plus vite. Il y a une accélération et je n’arrive pas à suivre.» Ce que Ben Segal décrit, beaucoup d’autres personnes le ressentent aussi. «Lorsque je pense aux débuts de l’informatique et à l’arrivée d’internet, j’ai l’impression que nous étions un peu innocents, nous n’avions aucune idée de l’ampleur que tout ça prendrait», glisse-t-il. Le monde a bien changé depuis son arrivée en Suisse en 1971 – pays dont il possède depuis quelques années la nationalité.
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