
Donald Trump défie les règles internationales du commerce, dont l’arbitre est à Genève. La survie du système repose sur la volonté de tous les autres membres de l’Organisation mondiale du commerce de s’en tenir ou non à l’ordre existant. Pour l’heure, ils font bloc
Si l’Organisation mondiale du commerce (OMC) tourne au ralenti ces jours-ci, c’est en raison des vacances. Dès le mois de septembre, le gardien genevois de l’ordre commercial mondial reprendra ses allures de ruche où s’enchaînent les réunions informelles, les séances, les comités et les conseils sous la supervision d’un secrétariat qui compte 630 fonctionnaires. En attendant, les litiges continuent d’affluer. Le dernier en date? Le Brésil a engagé une procédure contre les Etats-Unis en réponse aux taxes douanières de 50% qui frappent ses exportations. Cette semaine, les Etats-Unis ont répondu favorablement à cette demande de «consultation», comme si rien n’avait changé.
En réalité, Washington n’a aucune intention d’entrer en matière, ayant déjà fait savoir que ses taxes visant le Brésil relevaient de la «sécurité nationale». Traduction: ces mesures protectionnistes, contraires au bon fonctionnement des règles internationales, sont motivées idéologiquement. Le recours à l’argument de la «sécurité nationale» n’est pas contraire aux accords de l’OMC, mais il était entendu jusqu’ici que les Etats n’y recourraient pas, sans quoi ce serait la paralysie du système. Paralyser le système, c’est bien l’intention des Etats-Unis, du moins quand leurs intérêts sont en jeu. Cette attitude de Washington n’est à vrai dire pas nouvelle. Ce qui change toutefois avec Donald Trump, c’est le risque d’une multiplication de conflits commerciaux. Ses taxes douanières créent en effet de nouvelles distorsions de concurrence entre les Etats en fonction de taux d’imposition arbitrairement imposés.
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