
La conclusion d’un accord sur les taxes douanières entre Bruxelles et Washington semble se rapprocher. L’UE a précisé sa liste de produits qu’elle assommerait de taxes en cas de représailles
Un accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis qui solderait le bras de fer sur les droits de douane est «à portée de main», a indiqué jeudi un porte-parole de la Commission européenne. «En ce qui concerne un accord ou un résultat, nous croyons qu’un tel résultat est à portée de main, et nous mettons tout en œuvre pour l’offrir aux citoyens de l’UE», a affirmé devant la presse ce porte-parole Olof Gill.
Les dernières hypothèses à propos des négociations évoquaient un taux de 15% ainsi que plusieurs exemptions concernant le secteur aéronautique ou pharmaceutique.
Dans la matinée ce jeudi, des diplomates ont indiqué que les Etats européens ont donné leur feu vert à des représailles à hauteur de 93 milliards d’euros, qui s’appliqueraient dès le 7 août si les négociations commerciales avec les Etats-Unis devaient échouer.
L’UE a préparé une liste de marchandises américaines qui seraient taxées si les Etats-Unis de Donald Trump devaient appliquer des droits de douane de 30% sur les importations européennes, comme ils ont menacé de le faire, à compter du 1er août.
Notre synthèse en graphique de six mois de bataille commerciale
Du soja aux voitures
L’Europe a encore l’espoir de trouver une solution négociée, mais a listé des biens américains à taxer à partir du 7 août en cas d’échec des discussions, dont une première liste déjà adoptée à hauteur de 21 milliards d’euros, à laquelle s’est ajoutée une deuxième liste à hauteur de 72 milliards d’euros. L’UE a décidé jeudi de fusionner ces deux listes, qui comprennent un très grand nombre de marchandises: soja, avions, voitures, etc.
Les Européens entendent faire aussi preuve de fermeté si les négociations devaient une nouvelle fois capoter. Outre ces représailles à hauteur de près de 100 milliards d’euros, l’UE dispose également d’un «instrument anti-coercition», un puissant outil commercial qui lui permettrait d’aller au-delà de simples taxes douanières.
Cet instrument, au départ pensé pour répliquer aux pratiques jugées déloyales de la Chine, permet ainsi à l’UE de bloquer certains investissements ou l’accès à ses marchés publics.