
Jean-Christophe Babin, dirigeant de Bulgari, ne croit pas que le luxe soit en crise. La clientèle n’est pas perdue, selon lui. En attendant qu’elle revienne, la première marque joaillière de LVMH maintient sa position de force, surtout auprès de la clientèle féminine
Jean-Christophe Babin, président de Bulgari, fait figure de vétéran de l’industrie horlogère avec ses vingt-cinq ans de pratique. Il a répondu à nos questions par vidéoconférence depuis son quartier général de Rome. En chemise claire dans son bureau blanchi par le soleil, il observe l’évolution du secteur en gardant la tête froide: «Nous sommes dans un contexte de crise assez habituel. Les périodes de baisse se sont enchaînées depuis 2008.»
Le cycle actuel présente toutefois une différence notable par rapport aux retournements précédents: «C’est une phase d’instabilité de plus, mais ce qui change, c’est sa portée globale. Lors des crises passées, une partie du monde restait généralement dynamique.» Le phénomène le plus marquant, selon le dirigeant, reste l’évolution progressive du comportement d’achat en Chine, comme en témoignent les exportations horlogères suisses, en chute de 25,8% en 2024. «Un élément clé à prendre en compte dans l’analyse du contexte actuel.»
Voir plus