
La joaillerie en majesté, l’horlogerie en berne. C’est le double message du groupe de luxe genevois, qui a présenté des chiffres annuels au niveau du champion Hermès. Pour le président, c’est tout l’écosystème horloger qui doit se remettre en question
Trop, trop vite, mais comment résister? C’est un peu ce que l’on est en droit de se demander après la présentation des résultats annuels 2025 de Richemont (dont l’année fiscale décalée boucle fin mars). Johann Rupert, actionnaire majoritaire, a lui-même rappelé que l’horlogerie a profité d’années de croissance phénoménales un peu malgré elle, mais que cette période est révolue. La division des «spécialités horlogères» de Richemont affiche une baisse de 13% à 3,28 milliards d’euros — moins bien que Swatch Group (-12,2% en 2024). Et il faudra s’y habituer, c’est la nouvelle normalité selon le président, qui a lancé un message à tout l’écosystème horloger: «L’industrie dans son ensemble devrait faire preuve de discipline et ne pas surproduire.»
Ce qui n’a pas empêché le groupe genevois de présenter une croissance de 7% du chiffre d’affaires (à taux de change constant), à 21,4 milliards d’euros. Le groupe est ainsi en ligne avec Hermès, très au-dessus de LVMH (-3%) et de Kering (-14%). Sans surprise, c’est surtout à la joaillerie que le groupe doit sa bonne tenue, Cartier en vaisseau amiral, suivi de Van Cleef & Arpels. La banque Vontobel a calculé que la part de joaillerie dans le chiffre d’affaires global est passée de 36% en 2019 à 54% sur l’exercice sous revue.
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