
Les ventes aux enchères sont restées en berne l’an dernier. La cause? Les œuvres de grande valeur se sont raréfiées sur le marché, offrant davantage de place aux productions abordables. Mais la tendance devrait s’inverser cette année
L’année 2024 n’a pas été florissante pour l’art contemporain. Le marché a enregistré une baisse de près d’un milliard à 1,888 milliard de dollars sur la valeur totale des œuvres passées en ventes publiques, rapporte l’étude d’Artprice. Ce résultat est le plus bas enregistré depuis 2009, malgré le niveau record de lots vendus sur une année, avec 132 000 objets adjugés en 2024. L’écart peut sembler paradoxal, il s’explique par la raréfaction des lots estimés à plus de 10 millions de francs et à l’augmentation des œuvres abordables, en dessous de 10 000 francs. Le marché de l’art en 2024 s’est donc transformé «d’un marché de vendeurs à un marché d’acheteurs», explique le dirigeant d’Artprice, Thierry Ehrmann dans l’avant-propos du rapport en ajoutant que les propriétaires ont été moins motivés à vendre leurs pièces de grande valeur dans ce contexte.
C’est également ce que constate Françoise Adam, directrice de la maison d’enchères Christie’s à Genève. «Lors des enchères 2024 nous avons vu moins de collections incroyables comme c’était le cas en 2022.» En effet, le comparatif avec 2022, année de référence, est difficile à tenir souligne la directrice, car après deux années plombées par le covid, le nombre de ventes dans les segments de grande valeur avait explosé. Le premier exemple qui lui vient en tête: «La vente du Shot Sage Blue Marilyn d’Andy Warhol chez Christie’s était un moment mémorable. C’était fou!» L’œuvre de l’artiste américain a été adjugé pour 195 millions de dollars en seulement quelques minutes, soit le deuxième prix le plus élevé jamais atteint pour une œuvre d’art aux enchères.
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