
Une étude de l’EPFL et de l’UNIL détaille les émissions de CO2 générées par diverses mesures de soutien fédérales ou cantonales: exonération de taxes pour le transport aérien, déductions pour les pendulaires ou avantages fiscaux pour les propriétaires immobiliers
Renflouer les caisses de la Confédération tout en atteignant les objectifs de la loi sur le climat? A l’heure où l’urgence climatique côtoie des finances publiques sous pression, ce double défi pourrait être relevé si les autorités diminuaient ou supprimaient certaines subventions. Une étude publiée ce lundi par l’EPFL et l’Université de Lausanne lance le débat, sans le trancher. Selon leurs calculs, revoir certains allègements fiscaux permettrait de générer 4,6 milliards de francs de recettes fiscales supplémentaires et d’éviter près de 2,5 millions de tonnes de CO2 par an. Les aides passées en revue concernent notamment le transport aérien international, les déductions pour les pendulaires ou les avantages fiscaux réservés aux propriétaires de logement. Et même les voitures de fonction ou les places de parking gratuites, qui ont toutes un effet néfaste sur le climat.
La mesure qui permettrait d’économiser le plus d’émissions de CO2 consisterait à soumettre le transport aérien international à l’impôt sur les huiles minérales et la TVA, dont il est actuellement exonéré, relève l’étude pilotée par Philippe Thalmann, directeur du Laboratoire d’Economie Urbaine et de l’Environnement (LEURE) à l’EPFL. Quelque 1,5 million de tonnes de CO2 seraient évitées par année, tandis que la subvention actuelle de 1,9 milliard de francs laisserait la place à des rentrées fiscales de 1,36 milliard.
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