C’est un véritable séisme dans le paysage du livre. Le leader de la librairie en Suisse romande devrait pouvoir à l’avenir s’approvisionner directement en France aux conditions en vigueur dans l’Hexagone, a décidé la Commission de la concurrence
La décision était attendue avec fébrilité depuis des mois par les acteurs du livre. Elle est enfin tombée jeudi. Madrigall, un des principaux groupes éditoriaux français, abuse de son pouvoir de marché relatif en refusant de fournir à Payot ses livres aux conditions habituelles valables en France, estime la Commission fédérale de la concurrence. La décision de la Comco pourrait avoir un impact majeur sur l’écosystème du livre en faisant baisser les prix d’achat pour les libraires et, in fine, les prix pour les consommateurs.
Rappel des faits: Payot voulait s’approvisionner directement en France. Or, le groupe français exige des prix bien plus élevés que ceux habituels dans l’Hexagone. «Payot est dépendante de Madrigall», a constaté le gendarme de la concurrence, car l’entreprise ne dispose pas de sources d’approvisionnement alternatives «suffisantes et raisonnables». Renoncer à la vente de livres Madrigall – qui comprend environ 15 maisons d’édition, dont Gallimard, Flammarion, Casterman et Folio – n’est pas non plus une «option réaliste», juge l’autorité anti-cartellaire.
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