
Presque 300 000 seniors vivent avec moins de 2500 francs par mois dans le pays. La précarité touche surtout les femmes étrangères qui n’ont pas fait d’études et qui vivent seules. Explications
Quand elle est devenue mère, Judith a cessé ses activités professionnelles pendant douze ans, jusqu’au décès subit de son mari. Elle avait alors 36 ans. Par la suite, elle a élevé seule deux enfants et travaillé jusqu’au moment de la retraite. Aujourd’hui, elle fait partie des 295 000 seniors menacés de pauvreté dans le pays. Elle soupire: «Avec le loyer, la voiture, le téléphone, honnêtement, je n’arrive pas à économiser.»
Les femmes qui n’ont pas fait d’études et qui sont veuves ou divorcées sont particulièrement touchées par la précarité. Pour Alain Huber, directeur de Pro Senectute, «quelqu’un qui ne peut pas se permettre de payer un café va plutôt rester à la maison. Elle va de plus en plus s’isoler et ça va aussi avoir une incidence sur sa santé». En Suisse, le phénomène reste largement sous-estimé.