Le géant mondial de l’intérim a été condamné à Paris pour discrimination à l’embauche et le fichage à caractère racial de centaines de personnes noires. En Suisse, il est très difficile de prouver une discrimination à l’embauche. Mais les «blacklists» sont illicites
Une amende de 50 000 euros (environ 48 000 francs) en raison d’un «faisceau d’indices» permettant d’établir un fichage ethnique et une discrimination de la part de la société d’intérim ADECCO à l’encontre de certains de ses employés. Telle a été la décision du Tribunal correctionnel de Paris, rendue cette semaine.
Les faits ont eu lieu il y a plus de 20 ans maisla procédure a été particulièrement longue.Dans le détail, le groupe franco-suisse ADECCO, ainsi que deux de ses cadres, étaient poursuivis par d’anciens salariés et des associations antiracistes pour avoir mis en place un système de discrimination fondé sur la couleur de peau, afin de satisfaire les ordres émanant de certaines entreprises. Le tribunal a reconnu l’implication de deux anciens directeurs de l’agence d’intérim Montparnasse à Paris dans ce «filtrage». Les deux prévenus n’étaient pas à l’origine de cette pratique mais n’ont «rien mis en place pour y mettre fin». Entre 1997 et 2001, l’agence qu’ils dirigeaient aurait ainsi fiché quelque 500 intérimaires noirs, écartés de certaines missions.
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