
CHRONIQUE A la lumière de la récente étude de la HES-SO sur le harcèlement sexuel et sexiste, sa rectrice revient sur les tensions autour de certains discours, y compris dans les universités. Et encourage à ne pas confondre débat et invective
«On n’a plus rien le droit de dire.» Combien de fois n’ai-je pas entendu cette phrase désabusée lorsque la conversation touchait au discours sexiste, raciste ou discriminant?
Ce rejet univoque de l’évolution de notre société n’est pas qu’un réflexe défensif. C’est avant tout une paresse intellectuelle, une absence de remise en question, une perpétuation de réflexes de domination qui confortent celles et ceux qui en usent dans leurs certitudes autocentrées. Un déni de réalité, et de complexité: on a toujours le droit de dire plein de choses – mais il s’accompagne du devoir de réfléchir. Car notre société a changé. Elle ne considère plus comme acceptable de faire mal à autrui par satisfaction personnelle. Les gestes et les mots qui étaient socialement tolérés, banalisés, intégrés, ne passent plus comme une lettre à la poste.
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