
Abaisser encore les taux de la BNS ne résoudrait pas le vrai problème du moment, qui est la perte de confiance envers le dollar, résultat des politiques économiques erratiques de l’administration Trump, estime la cheffe économiste de la Banque cantonale de Genève, Valérie Lemaigre
La majorité des observateurs s’attend au retour des taux d’intérêt négatifs lors de la prochaine réunion de la Banque nationale suisse, le 19 juin, afin de lutter contre le franc fort et stimuler l’inflation, tombée à -0,1% en mai dernier. Mais les taux négatifs risquent de se révéler inefficaces pour contrer la progression du franc, avance Valérie Lemaigre, de la Banque cantonale de Genève (BCGE). Car le véritable problème du moment n’est pas la force de la devise nationale mais la faiblesse du dollar, selon l’économiste genevoise.
«Actuellement, le différentiel de taux entre les Etats-Unis et la Suisse ne permet plus de convaincre les investisseurs d’aller sur le dollar, car ils craignent de perdre la performance supplémentaire qu’ils recevraient via la dépréciation de la devise américaine», résume Valérie Lemaigre, durant la présentation des perspectives économiques de la BCGE, mardi. Les taux de référence de la Réserve fédérale américaine se situent entre 4,25% et 4,5%, contre 0,25% du côté de la BNS. Depuis le début de l’année, le dollar a perdu 9,34% contre le franc, près de 8,8% face à l’euro et 8,5% environ contre les devises des principaux partenaires des Etats-Unis.
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