«L’énergie nucléaire, c’est l’avenir»: à la conférence de l'ONU, une offensive pour l’atome
A l’occasion de la conférence des Nations unies sur le climat, une vingtaine de pays lancent un appel pour tripler les capacités nucléaires d’ici à 2050
A la COP28, la journée de ce samedi est marquée par le lancement d’un appel d’une vingtaine de pays à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020. La démarche illustre le spectaculaire regain général d’intérêt pour l’atome, qui permet de générer de l’électricité quasiment sans carbone, mais a souffert après l’accident de Fukushima en 2011.
«Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire», a affirmé l’émissaire américain pour le climat, John Kerry, lors d’un événement à Dubaï en compagnie de plusieurs dirigeants.
**En Suisse:** [La tentation nucléaire gagne la droite du parlement](https://www.letemps.ch/economie/energie/tentation-nucleaire-gagne-droite-parlement-suisse)
### D’Emmanuel Macron à Andrzej Duda
«Je veux réitérer que l’énergie nucléaire est une énergie propre, il faut le répéter», a dit d’emblée Emmanuel Macron. «L’énergie nucléaire, c’est l’avenir», a insisté son homologue polonais, Andrzej Duda.
Outre les États-Unis et le Canada, la vingtaine de signataires inclut, selon une liste publiée par les Américains, les pays européens pro-nucléaires ainsi que la Corée du Sud, le Ghana, les Émirats arabes unis qui viennent de construire leur première centrale, et le Japon, qui relance ses centrales. Mais la Chine et la Russie, les premiers constructeurs de réacteurs nucléaires dans le monde aujourd’hui, n’ont pas signé.
Cet appel volontaire n’est en aucun cas contraignant dans le cadre de l’ONU. Le but est de promouvoir les alternatives aux fossiles, donnant aux pays des arguments pour espérer négocier la fin du pétrole, du charbon et du gaz dans un accord final à la COP.
Les écologistes préféreraient une transition sans nucléaire: Masayoshi Iyoda, de l’ONG 350.org, a immédiatement dénoncé une énergie «dangereuse», rappelant que le solaire et l’éolien étaient moins polluants.### Un autre appel: tripler, aussi, les renouvelables
Un autre appel de pays, plus consensuel, sera justement lancé samedi: le triplement des capacités d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, biomasse…) d’ici 2030, avec cette fois 110 pays, dont l’UE et les pays du G20.
Cet objectif finira-t-il adopté par consensus par le reste des pays du monde à la COP28? Dans des dizaines de salles et dans les cafés en plein air de l’Expo City 2020, le site qui accueille l’événement, les milliers de négociateurs de près de 200 pays enchaînent les réunions pour avancer s le véritable enjeu de cette COP28: le ou les textes qui devront être adoptés par consensus d’ici le 12 décembre.
Les paragraphes les plus ardus à négocier concernent la réduction voire la fin des énergies fossiles: pétrole, gaz et charbon.