Voiture aux racines suisses, Microlino se bat pour rester en Italie

Les Ouboter, la famille suisse à l’origine de la fameuse trottinette Micro, peinent à couvrir les coûts de production de leur petite voiture électrique dans la Péninsule

Le minuscule véhicule file, son petit toit ouvert, en direction de Turin. De nombreuses voitures la dépassent. «Appuie sur ce bouton», indique Wim Ouboter, assis côté passager sur la banquette unique. Il s’agit d’une espèce de turbo: le compteur monte à 80 puis 90 km/h. Le fondateur des fameuses trottinettes Micro parcourt ces routes depuis près d’un an et demi, depuis qu’il a commencé à produire au sud de la capitale piémontaise la Microlino. Cette petite voiture ronde électrique de deux places est inspirée de l’Isetta, une automobile italienne des années 1950 connue pour sa porte frontale. Le fondateur suisse des fameuses trottinettes Micro lutte pour garder la manufacture de son nouveau joyau de mobilité sur le sol transalpin. En ce début de mois de juillet, il appelle Rome à l’aide.

Plus tôt dans la journée, c’est dans les bureaux de sa fabrique de La Loggia, à une poignée de kilomètres au sud de Turin, que nous avons rencontré Wim Ouboter. Il est assis devant son ordinateur au premier étage. Les cliquetis des carrosseries passant de main en main d’ouvriers spécialisés pour être assemblées manuellement envahissent les bureaux. «Je suis un visionnaire frustré, lance-t-il d’emblée, sous le regard amusé de son fils trentenaire, Merlin Ouboter. J’ai une vision, j’y investis énormément d’argent de ma poche car j’y crois mais le gouvernement me traite comme un criminel.» Wim Ouboter explique que les autorités italiennes doivent lui rembourser la TVA sur la production. Or pour cela, Rome demande une garantie bancaire du même montant bloqué dans un institut italien. Cette mesure est prévue pour lutter contre les mafias et autres possibles fraudes, mais l’entrepreneur suisse se sent lésé.