
CHRONIQUE. Le fonds souverain malaisien s’est en partie fait dépouiller par des financiers basés en Suisse, où ils ont reçu cet argent avant de se le répartir ou de le blanchir. Une occasion en or pour le pays de montrer qu’il est ferme avec la criminalité financière
La Suisse a longtemps été accusée de se montrer un peu trop accueillante et presque bienveillante envers les délinquants financiers. Au vu des multiples scandales qui ont émaillé ces dernières décennies, cette réputation n’était pas totalement usurpée, même si les places financières concurrentes – souvent guère plus blanches – se faisaient un plaisir de l’entretenir. Or deux hommes ont récemment apporté sur un plateau une occasion en or à la justice helvétique de corriger le tir. Ce qui a été fait avec l’impitoyable verdict rendu mercredi par le Tribunal pénal fédéral: 7 et 6 ans de prison pour les anciens dirigeants de PetroSaudi. Qui devront aussi rembourser plus de 2 milliards de francs, soit davantage que le montant du vol lui-même.
Bien sûr, le dossier ne plaidait pas vraiment en faveur des deux accusés. La justice disposait d’une impressionnante quantité d’e-mails montrant comment des sommes en provenance de 1MDB étaient arrivées en Suisse, passées sous le contrôle de PetroSaudi. Et réparties entre ses deux dirigeants et le cerveau présumé de cette gigantesque fraude au détriment du fonds souverain malaisien, Jho Low, ex-conseiller occulte du premier ministre malaisien de l’époque – également en cause dans cette affaire.
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