
Les grands gagnants d’une suppression de l’imposition de la valeur locative seront sans surprise les propriétaires les moins endettés. Les grands perdants seront ceux qui ont récemment acquis un bien, avec beaucoup d’hypothèques et à des taux élevés
La suppression de l’imposition de la valeur locative qui a passé la rampe du parlement vendredi à Berne ne fait pas que des heureux. Au rang desquels, la faîtière des locataires, l’Asloca. Son président, le conseiller aux Etats socialiste Carlo Sommaruga, s’insurge au nom de «l’inégalité de traitement avec les locataires», et fustige «les cadeaux fiscaux scandaleux offerts aux propriétaires les plus riches». Toutefois, «rien n’est encore fait», souligne-t-il, rappelant que le peuple aura le dernier mot. Comme à chaque fois qu’il s’agit de définir un nouvel impôt.
Le référendum devrait être soumis aux urnes en juin prochain. Une échéance que Carlo Sommaruga attend avec une certaine sérénité: «On voit que l’opposition est large.» Il cite «les cantons» et «la gauche». Egalement «le secteur de la construction», dont les artisans et syndicats devraient, selon lui, s’inquiéter de la pression sur les travaux de rénovation – ces derniers n’étant plus déductibles dans le projet souscrit. Son argument final: «Le parlement est majoritairement composé de propriétaires. Et les dernières votations sur la réforme de la LPP et le droit du bail ont été la démonstration que lorsque le parlement veut passer en force… ça ne passe pas.»
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