
Refuge, terrain de jeu, espace d’apprentissage ou cocon identitaire, la chambre d’un enfant accompagne les étapes de sa croissance. Architectes d’intérieur, psychologues et pédiatres livrent leurs conseils pour concilier fonctionnalité, autonomie et sécurité
La chambre d’enfant n’est pas une pièce comme les autres. Elle occupe une place singulière dans la maison et pour le développement des plus jeunes, filles comme garçons, de 0 à 12 ans. «C’est le premier lieu d’appropriation personnelle de l’enfant», rappelle la psychologue genevoise Laurence Schaffhauser Sarais. «Sa chambre devient son territoire, un espace qu’il ou elle investit, qui évolue avec lui ou elle et dans lequel il ou elle expérimente son rapport au monde.» Ces considérations s’appliquent à tous les logements: l’essentiel n’est pas la taille, mais l’aménagement d’un espace adapté et évolutif. Pour les nourrissons, la priorité est la sécurité. «Dans les trois premiers mois, l’enfant doit dormir dans son propre lit, mais dans la chambre des parents», recommande Russia Ha-Vinh Leuchter, présidente de la Société suisse de pédiatrie du développement et qui exerce à l’Hôpital des enfants des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). «C’est la meilleure prévention contre la mort subite du nourrisson.»
Au-delà de cette recommandation médicale, certains aspects matériels et sécuritaires sont cruciaux: meubles fixés au mur, peintures sans substances nocives, absence de produits toxiques. «Pas besoin d’une profusion de jouets ou de meubles», souligne aussi l’architecte d’intérieur Florence Tatti, basée à Porrentruy. «Un lit, une table à langer avec rangements, un fauteuil suffisent durant la première année.» Elle conseille aussi d’anticiper: «Choisir un couchage déjà un peu grand, 70 × 140 cm par exemple. On peut réduire l’espace au début avec un tour de lit ou un nid d’ange, ce qui permet de garder le même lit plus longtemps.»
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