Le dérapage budgétaire français, qui pourrait être sanctionné par Bruxelles, est aussi le fruit d’une tendance à sortir le chéquier face à chaque crise. Une habitude au centre des discussions parlementaires
Au vu du niveau des dépenses publiques françaises, «nous avons une sacrée marge avant de sombrer dans l’austérité», a lancé ce lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors d’un très attendu débat sur les finances à l’Assemblée nationale. Cette discussion, non suivie de vote, avait été demandée par la Commission des finances quand l’Insee a annoncé le 26 mars dernier que l’Etat français avait largement dérivé financièrement en 2023, avec un déficit chiffré à 154 milliards d’euros, soit 5,5% du produit intérieur brut (PIB). Ce dérapage de 15,8 milliards d’euros de plus que prévu a fait réémerger un débat politique récurrent mais particulièrement virulent ces dernières semaines. Le Haut Conseil des finances publiques a par ailleurs jugé le 17 avril que la stratégie du gouvernement pour faire redescendre le déficit à 3% du PIB d’ici à 2027, comme l’exige l’Union européenne, manque de «crédibilité» et de «cohérence».
Les redoutées agences de notation s’intéressant surtout à la solvabilité de la dette, qui n’est pas si mauvaise en France, n’ont pour l’instant pas sévi. Vendredi, Fitch et Moody’s ont maintenu leurs notes inchangées pour la dette française. Mais une autre décision est encore très attendue, celle de Standard & Poor's (S&P) le 31 mai.
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