
S’il est un fleuron de l’ingénierie nationale dont on ne parle guère, c’est bien la fraise à neige. Remédions à ce manquement avant que les flocons ne disparaissent
C’est un long reportage de la NZZ, publié le 26 mars 1966, qui m’a mené à ce profond questionnement: pourquoi ne parle-t-on pas davantage de la glorieuse histoire de l’industrie suisse de la fraise à neige?
Plantons le décor: cette année-là, «die alte Tante» (c’est le surnom que donnent les Zurichois à leur quotidien) envoie Georg Gerster, son photoreporter star, en Antarctique. Plus précisément dans la station Byrd, construite un peu moins de dix ans plus tôt par l’US Navy dans le cadre de l’opération «Deep Freeze II». En lisant l’article de Gerster, je relève ce passage: «Sur le globe, l’image des Suisses est peut-être ternie. Mais au moins, dans l’inlandsis, 250 kilomètres plus au sud de la colonie de manchots la plus méridionale, elle brille d’un éclat intact. Notre pays doit cette bonne volonté aux fraises à neige de Peter.»
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