
CHRONIQUE. Comment expliquer que la population ne suive pas toujours l’avis majoritaire parmi les experts? Plutôt que par l’ignorance, cette différence s’explique par le fait que les individus ont des valeurs morales pour lesquelles ils sont prêts à en payer le prix
Certains dimanches de votation, à la découverte des résultats, vous glissez sans doute dans le camp de ceux qui, comme Churchill après une rencontre désespérante sur un marché avec un badaud, pensent que «le meilleur argument contre la démocratie est un entretien de cinq minutes avec un électeur moyen». Evidemment, dans ce genre de moment de misanthropie, l’irrationnel est toujours l’autre. Celui qui n’aurait pas compris les nuances de la réalité et la pertinence des arguments que vous jugez irréfutables.
C’est à ce sentiment qu’Augustin Landier et David Thesmar, deux économistes de renommée internationale, s’intéressent dans leur ouvrage Le Prix de nos valeurs. Pour mieux comprendre pourquoi les avis majoritaires parmi les économistes ne sont pas toujours partagés par la population, ils se sont intéressés plus en détail aux mécanismes de choix dont le citoyen se sert pour trancher des questions complexes.
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