
La Banque nationale a des raisons d’arrêter de défendre le taux plancher informel de 0,92 franc contre l’euro, puisque les conditions macroéconomiques restent favorables en Suisse. Et intervenir massivement sur le marché des changes serait mal vu par les Etats-Unis
Il a récemment été beaucoup question du taux de change d’un euro pour 92 centimes. Après avoir évolué près de ce niveau dans la deuxième partie d’octobre, le franc s’était repris vers 0,93 en fin de mois. On se demandait alors si la Banque nationale suisse (BNS) était intervenue pour affaiblir la devise helvétique et défendre un plancher non officiel à 0,92, sur lequel le franc avait déjà rebondi à l’été 2024 puis à l’été 2025. Mais la BNS pourrait laisser notre monnaie s’apprécier dans les mois ou les semaines à venir, avance l’économiste genevois Bruno Jacquier. Progressivement, mais assez nettement.
«La BNS l’a relevé dans ses dernières observations: la croissance résiste en Suisse, même si elle n’est pas très forte, l’inflation est plus basse que prévu et les entreprises n’indiquent pas que la force de la devise constitue leur principale préoccupation; cela pourrait ouvrir la porte à une appréciation du franc», résume le spécialiste d’Altitude Investment Solutions. Il rappelle que la Banque nationale ne cherche pas à faire baisser la valeur de la monnaie helvétique, mais à ralentir son appréciation naturelle, de manière à permettre aux entreprises exportatrices de s’adapter.
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