Le retour de Sam Altman à la tête d’OpenAI est une victoire personnelle, mais surtout une validation de sa volonté de lancer très vite des produits en faisant peu de cas de leur sécurité. Ce dénouement aura des conséquences majeures sur le développement de l’IA
Rideau. Sam Altman est de retour dans sa maison, cinq jours après en avoir été expulsé. Fin de l’histoire? Au contraire. Ce feuilleton, qui a tenu en haleine le monde de la tech, aura des conséquences majeures au niveau mondial. Le directeur d’OpenAI – éditeur notamment de ChatGPT et de Dall-E pour les images – n’est pas seulement de nouveau en place, ses pouvoirs seront désormais décuplés. Et sa victoire est celle des partisans du lancement rapide de services basés sur l’intelligence artificielle (IA), privilégiant l’aspect commercial aux considérations sur la sécurité. Les péripéties de Sam Altman n’ont donc absolument rien d’anodin.
Mais d’abord, un mini-résumé de l’affaire. Vendredi, le conseil d’administration d’OpenAI licencie Sam Altman, accusé de n’avoir «pas toujours été franc dans ses communications avec le conseil». Immédiatement, le président du conseil, Greg Brockman, démissionne, accompagné de trois ingénieurs de haut vol. Quarante-huit heures plus tard, Emmett Shear, l’ancien patron de Twitch, est nommé directeur d’OpenAI, alors que Sam Altman et Greg Brockman sont embauchés par MICROSOFT, qui détient 49% d’OpenAI. En parallèle, près de 700 des 770 employés de la start-up signent une lettre appelant à la démission du conseil et au retour des deux responsables. Mardi soir en Californie – mercredi matin en Suisse –, Sam Altman triomphe: il récupère son poste de directeur et obtiendra peut-être un siège au sein du futur conseil. D’ici là, trois nouvelles personnes rejoignent ce dernier: Bret Taylor (président), Larry Summers et Adam D’Angelo. Tasha McCauley et Helen Toner quittent le conseil, alors que le sort de Ilya Sutskever n’est pas clair.
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